Cette année, nous soutenons la Ibiza Preservation Foundation (IPF) dans un projet dédié à la protection de l'herbier Posidonia oceanica dans les eaux des Baléares.
Manu San Félix, biologiste marin et photographe pour National Geographic, qui vit à Ibiza, se consacre à la protection de cette espèce. Il travaille avec l'IPF sur cet incroyable projet que nous sommes honorés de soutenir et auquel nous participons.
À Ibiza, nous nous sommes assis avec Manu et en avons appris davantage sur sa passion pour la Posidonie.
Manu, s'il te plaît, parle un peu au monde des herbiers de Posidonie...
« La Posidonie est une plante marine, une véritable plante vivante avec des fleurs et des racines qui vivent sous la surface de l’eau en Méditerranée. »
Qu'est-ce qui rend la Posidonie si spéciale ?
« C’est très important pour la santé de la terre ici. C’est aussi un puits de carbone, ce qui est important pour lutter contre le changement climatique. Chaque mètre carré de posidonie libère environ 20 mètres d’oxygène par jour, ce qui fournit de l’oxygène à toute la population d’Ibiza, ce qui est tout simplement incroyable. »
Pourquoi le monde devrait-il prêter attention à cette espèce ?
« Nous devons préserver la beauté de ces îles et récupérer ce que nous avons perdu. Il y a 50 ans, cette île était un paradis. Si nous commençons à changer maintenant, dans 10 ans, nous pourrons retrouver la richesse méditerranéenne d’autrefois. »
Pourquoi la Posidonie est-elle si importante pour vous ?
« Quand je suis arrivé à Ibiza, il y a 30 ans, personne ne parlait de l’osidonie, personne ne parlait de ce qui se trouvait sous la surface de l’eau. Personnellement, je suis tombé amoureux de la beauté de l’île et j’ai réalisé l’importance de la posidonie – et j’ai ressenti le devoir d’agir. »
Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur la Posidonie ?
« La dégradation de la qualité de l’eau. Les eaux usées se déversent dans les eaux et augmentent à mesure que la population augmente. Nous pouvons remédier à cela en modernisant nos installations. Une autre menace est le changement climatique, qui est plus difficile à combattre. Lorsque les températures atteignent 28 degrés à Ibiza, la posidonie meurt – et au cours des deux derniers étés, la température a dépassé 29 degrés pendant deux mois. C’est effrayant. »
Est-il vrai que les ancres des bateaux sont responsables de la destruction de la posidonie ?
« Oui, nous pouvons détruire ce que la nature a mis des siècles à construire. Les ancres détruisent de vastes prairies parce que les gens ne savent tout simplement pas ce qui se trouve sous les vagues. »
S'il vous plaît, dites-nous-en un peu plus sur cette application que vous avez créée pour aider à éviter cela
« Cela permet de montrer aux plaisanciers où ils peuvent jeter l’ancre sans endommager les herbiers. J’ai réalisé que tout le monde vit avec un smartphone à la main, c’est donc là que la solution doit se trouver. L’application contribuera à faire connaître les herbiers de posidonies et à nous aider à les protéger. »
Quelles sont les prochaines étapes ?
« Pour moi, c’est une question de prise de conscience. Je pense que c’est le moyen d’amener les gens à changer. Nous devons leur donner les connaissances nécessaires. C’est la philosophie de l’application. C’est le moment. C’est le moment de prendre conscience et d’apprécier avec notre cœur l’importance de la nature. Nous respirons grâce à nos océans, et même ceux qui vivent à Londres, Barcelone ou Madrid – 50 % de leur oxygène provient de la mer. »
"Une respiration sur deux à Ibiza provient de la posidonie. Quand les enfants naissent ici, ils prennent leur première respiration, et c'est la posidonie."